EXPOSITION EN PLEIN AIR
« FENETRES SUR LE GRAND SUD »

SINOLA VILLAGES – LAVAU SUR LOIRE – MARS-JUIN 2022

Solidarité internationale nord-ouest Loire Atlantique

Programme d’animation territoriale d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale

L’association de solidarité internationale Transmad et la ville de Lavau sur Loire, avec le concours de la Région des Pays de la Loire, proposent au grand public une exposition permanente dans les rues du village de mars à juin 2022.

Fenêtre ouverte sur l’étrange étranger, clin d’œil d’ailleurs, paysages de lumières et de couleurs ou l’homme survit dans la douleur, des clichés monumentaux ont fait leur apparition dans des lieux de passage de Lavau sur Loire pour le plaisir des yeux, pour observer, comprendre et surtout s’ouvrir à l’autre au bout du monde.

De la Mairie en passant par le bar associatif « A lavau’tre » pour arriver sur le vieux port, 18 fenêtres ouvertes sur le grand sud de Madagascar interpelleront le public. Le QR code situé en bas à gauche de chaque cliché, vous propose une explication, une légende ou une simple anecdote liée à l’image.

Carte du littoral Sud-ouest de Madagascar et d’implantation des projets de Transmad

Spirit

Mur de la Mairie

Madagascar autrement nommée l’île rouge est aussi l’île aux esprits ! Ce cliché d’un tombeau Mahafaly, ethnie du sud vivant sur le plateau Mahafaly illustre le caractère sacré et inspiré de la culture des ancêtres qui est toujours très active dans tout le pays. Ce tombeau en pierre, orné de totems et recouvert de cranes de zébus tués lors de la célébration du deuil évoque la gloire du défunt, il est souvent placé sur un site dominant ou le lien avec les ancêtres est facilité.

Drone de bush

Garages parking

Vue du plateau Mahafaly qui s’étend sur près de 300 kms de littoral, la plaine côtière du Sud-Ouest Malgache est aride et sèche. Son bush de fourrés d’épineux est parfois éclairci par des trouées appelées « Baiboho ». Ces zones défrichées ont un sol moins perméables que les dunes (présence de glaise) et retiennent ainsi l’eau lors des 3 petits mois de pluies de mousson que connait le grand sud. Au loin s’étend le lagon du grand récif de Tuléar, 2ème plus grande barrière coralienne au monde après la grande barrière d’Australie.

Drone de Matangy

Garages parking

Matangy est un quartier périphérique situé à 2 kms au sud d’Itampolo abritant 3 000 âmes souffrant de la famine. On remarquera en haut à gauche du cliché le château d’eau, « menhir blanc » distribuant de l’eau potable à l’ensemble du village mais surtout permettant d’irriguer un périmètre maraicher de 4 ha et sortir la population de l’insécurité alimentaire. En 2021 ce sont 8 tonnes de nourriture qui ont été produites par et pour les villageois.

Drone d’Itampolo

Garages de parking

Le village d’Itampolo est un gros village « carrefour » comme il en existe une dizaine sur la côte Sud-Ouest de Madagascar. Carrefour migratoire et commercial, ce sont aujourd’hui 7 000 personnes qui sont sédentarisés dans ce chef-lieu de commune rurale. En 2012, Transmad équipe Itampolo d’un système de production (forage à 60 m et relèvement solaire) et de distribution d’eau potable (90 branchements domiciliaires et 16 bornes fontaines collectives) au profit de ses habitants. C’est le premier village raccordé par l’association sur le littoral sud-ouest, le service public de l’eau qui a été mis en place est aujourd’hui pleinement intégré et durable.

Baobab citerne

Mur chemin A Lavau’tre

Dans le sud de Madagascar, zone aride et dépourvue de reliefs, la principale source d’approvisionnement en eau est l’eau de surface lorsqu’il pleut et il ne pleut que très rarement. Dans certaines parties plus généreuses du grand sud, poussent des Baobab, essence forestière non ligneuse (pas adaptée au bois énergie ou au bois d’œuvre) et ces arbres bouteille sont reconvertis en citerne de stockage d’eau pouvant contenir jusqu’à 20 m3 ! Protégée des prédations, décantant avec le temps, cette eau reste de piètre qualité.

Assèchement

Mur chemin A lavau’tre

Le dérèglement climatique sévit depuis plusieurs années dans le sud de Madagascar et prive en partie les populations locales de leurs traditionnelles pluies de mousson. C’était grâce à ces pluies que l’eau de surface était exploitée pour les besoins domestiques et pastoraux. En l’absence de réseau hydrographique, des réservoirs naturels sur fond de latérite ou de glaise ont donc été aménagés mais sont malheureusement depuis 4 à 5 ans quasiment à sec ! Il va sans dire que la qualité de cette eau est évidemment très mauvaise, c’est dire l’état de détresse hydrique dans lequel se trouvent les villageois-e-es.

Eau de cuisine

Mur de façade A lavau’tre

Nina tient un « hotely » à Itampolo, c’est une gargote multifonction qui fait office de bar, restaurant, hotel, épicerie, station téléphonique et surtout haut lieu de rencontres. Dans son jus, l’hotely de Nina a vu son offre de service s’améliorer avec l’arrivée de l’eau courante, rendant ainsi plus attractive le village. Touristes nationaux, opérateurs économiques, fonctionnaires, investisseurs et agents de développement sont autant de clients solvables qui choisiront de s’arrêter à Itampolo parce qu’il y a de l’eau potable.

Village littoral

Mur de façade A Lavau’tre

Beheloka est un gros village de pécheurs de quelques 5 000 âmes qui s’étale le long de la plage et d’un lagon aux couleurs rares. La présence de maisons en tôles illustre un village dynamique dont la population développe des activités génératrices de revenus leur permettant d’acheter des matériaux manufacturés à la ville (Tuléar située à 90 kms à vol d’oiseaux).

Le contraste saisissant entre les couleurs pures du lagon et la masse ferrailleuses des toits des maisons illustre bien un environnement de paradoxes et de contrastes qui touche le voyageur.

Riche d’une nature unique de 90% d’endémicité, riche de paysages et de ressources naturelle exceptionnelles, riche de peuples pacifiques et courageux, Madagascar qui a une des meilleures emprunte carbone au monde subi pourtant les conséquences d’un monde globalisé et est frappé par la première famine décrétée par l’Onu directement conséquente du dérèglement climatique

Puit de mains

Mur rue du port

Ce puit situé à une 20ène de kms au sud d’Itampolo descend à 51 mètres de profondeur et a été creusé pendant la période coloniale (avant 1960) dans le lit profond d’une rivière. Les buses en béton armé façonnent des poulies sur le bord à force de puisage et les rondins de bois semblent avoir été taillés avec des outils … Ce cliché illustre la pression humaine sur une ressource rare. Certains puis ne sont accessibles qu’à certaines heures (très tôt le matin et tard le soir), voir peuvent être rationnés en cas de tarissement et sont souvent saumâtres étant situé proche de la mer.

Enfants du puit

Mur rue du port

Toute la question de l’accès à l’eau dans le sud de Madagascar est résumée içi. Des enfants à la besogne qui prélèvent une ressource de mauvaise qualité et souvent insuffisante. Une jeunesse forcée, une vie sous contrainte permanente, des trajectoires de nécessité, des choix par défaut … La prévalence des pathologies hydriques est dramatique chez les personnes vulnérables, au premier chef les enfants. Diarrhées et coliques chroniques, éruptions cutanées, vomissement, déshydratation, hyper-tension, autant de maux récurent pour ne pas dire permanent qui handicapent le potentiel de développement de tout un chacun.

Sans la satisfaction du besoin primaire d’un accès à une eau de qualité en quantité, il est difficile voir impossible de prendre le chemin du développement, de tenter d’améliorer sa condition, d’avoir la force d’imaginer un avenir pour sois et ses proches.

Château de sable

Mur rue du port

Ce qui semble être un château de carte est un fait un solide château d’eau pouvant stocker 20m3 d’eau à 8m de hauteur développant ainsi la pression gravitaire nécessaire à l’alimenter du réseau de distribution courant dans le village et des divers types de point d’eau. Sa construction est confiée aux équipes pluridisciplinaires de l’association permettant de réaliser tous type de travaux en régie. Et ce malgré des conditions de travail tout à fait aventureuses, dans des sites ou les engins ne peuvent accéder par faute de route ou de pistes, la ou il faut emmener jusqu’aux moules a parpaing. Malgré son aspect inquiétant ce type d’échafaudage à depuis longtemps fait ses preuves.

Ensemble AEP

Mur rue du port

Un aménagement de point d’eau scolaire et le château d’eau ainsi que son local de pompage solaire illustrent ce cliché réalisé à Efoetse dans le cadre du raccordement du village. Le château d’eau s’élève à plus de 18 mètres dans cette zone littorale très plane.

Caution d’adhésion mais surtout de sécurité et de durabilité, la qualité des matériaux employés et le respect des systèmes constructif est primordiale dans un projet de développement dont l’appropriation par les usagers dépend de la continuité du service associé : permettre à toutes et tous un accès à une eau de qualité et en quantité. C’est pour garantir cet enjeux que l’association réalise ces travaux d’infrastructures et d’équipement sont réalisés en régie, par les personnels permanents de Transmad

Magie solaire

Mur rue du port

A Efoetse, le forage à proximité de la mer donnait une eau chargée de 5 à 10 grammes de sel par litre la ou la qualification d’eau potable ne doit pas dépasser 0,2 gramme de sel par litre. On pourrait penser que la population à l’habitude de boire cette eau. Certes, c’est un fait il n’ont pas le choix mais il faut savoir qu’habitude ou non, les effets sont les mêmes pour tous les humains ! Consommer trop de sel est nocif voir toxique pour la santé particulièrement celle de la femme et de l’enfant. Nous avons donc fait appel à une startup Hollandaise développant une technologie de désalinisation solaire par osmose inverse. Cette toute première station transformant l’eau salée en eau douce grâce au soleil produit 17 m3 d’eau potable par jour depuis juin 2019 sans faillir. Elemental Water Makers et Transmad renouvellent en ce moment même l’opération dans un 2ème village, cette fois en puisant directement l’eau en mer.

Contemplation d’eau

Mur rue du port

Contemplative d’une eau potable courant dans des tuyaux, cette jeune femme vient prélever l’eau qui lui permettra de préparer un maigre repas et surtout de boire. Selon le retour d’expérience de l’association (près 50 000 personnes raccordées sur le littoral), la consommation d’eau potable par jour et par personne est estimée entre 3 et 5 litres la ou un Français moyen en consomme 150 ! Comparaison n’étant pas raison, on peut convenir que cette différence sur réaliste met mal à l’aise …

Couché d’eau courante

Mur rue du port

Ces 3 jeunes sous le soleil couchant s’approvisionnent en eau à la borne fontaine de leur quartier. Ils ne connaitront pas les fastidieuses corvées d’eau et l’état de nausée permanente conséquente à la consommation d’une eau de mauvaise qualité. Le cercle vicieux de la fatalité est brisé et un horizon des possibles s’ouvre à eux. L’enjeu pour cette génération sera d’ouvrir de nouvelles perspectives d’activités génératrices de revenus autour de l’eau. Il s’agira également d’entretenir et de développer le service public de l’eau. A Madagascar, la règlementation du secteur de l’eau est quasiment la même qu’en France, la compétence revient aux communes qui avec le service technique déconcentré du Ministère peut délivrer un contrat de délégation de gestion à un exploitant privé.

Arrosage délicat

Mur rue du port

Pour répondre au « Kere », famine saisonnière du grand sud Malgache qui est devenue permanente du fait du dérèglement climatique, l’association a déployé au début de l’année 2018 un « volet Agroécologie » couplé aux activités d’accès à l’eau afin de répondre en urgence à l’insécurité alimentaire sévère grandissante. Le premier périmètre irrigué a été aménagé à Mahatangy la même année. L’activité d’irrigation devant être menée avec la plus grande retenue pour éviter un usage dispendieux d’une ressource déjà rare pour la consommation humaine. La micro-irrigation par goutte à goutte est évidement priorisée mais nécessite un budget de consommables car les équipements manufacturés ne sont pas durables. Des techniques d’arrosage délicat sont promues dans ce sens.

Agroécologie à Matangy 1

Mur rue du port

Comme la légende du cliché « Drone de Matangy » l’indique, 8 tonnes de produits maraîchers sont sorties en 2021 des 4ha de périmètre irrigué, permettant à près de 2 000 habitants de sécuriser et de diversifier leur alimentation. Depuis le modèle s’est répliqué sur une 15ène de plus petits villages littoraux que vous pouvez retrouver sur la page « Programme agricole Apporteurs d’eau ». Matangy est depuis, devenu un centre ressource et de transferts de compétences aux rudiments de l’agroécologie pour toute la zone. Plusieurs ateliers sont développés : lutte intégrée, bio compost, pépinière et reforestation, semis, micro-irrigation et bientôt éco pâturages.

Agroécologie à Matangy 2

Mur rue du port

L’organisation sociale sur le périmètre irrigué de Matangy s’inspire de l’agriculture familiale adaptée au lignage (clan), autrement dit « agriculture communautaire de résilience alimentaire » visant à une production par et pour les besoins alimentaires locaux. Ce sont 200 « paysans leader » répartis en 4 groupes correspondants aux grands lignages, chacun eux même subdivisés en plusieurs autres groupes correspondant aux familles de chaque lignage (4 à 5 groupes de 10 personnes par lignage). 4 chefs de groupes et un chef de site sont rémunérés par l’association pendant plusieurs mois le temps d’acquérir une certaine autonomie sur l’assolement et les itinéraires techniques. Chaque famille se voit attribuer un nombre de planches de cultures bien précis qu’elle va gérer avec l’appui des chefs de groupes et l’appui financier de Transmad pour l’achat des semences et des outils. L’eau est mise à disposition gratuitement mais gérée par les chefs de groupes qui doivent rendre des comptes afin d’éviter la contrebande d’eau. La récolte est alors répartie entre les besoins de consommation et l’investissement pour développer les activités du périmêtre irrigué.