Nos interventions à Madagascar

Une situation alarmante

Malnutrition chronique, insuffisance de l’accès à une eau de qualité, à l’hygiène et à l’assainissement, impact du changement climatique, Madagascar connaît une situation sanitaire alarmante.

Les chiffres des institutions internationales permettent de mesurer les difficultés même si ils  rendent mal compte des drames individuels vécus par les habitants de la « grande île ».

A Madagascar, seulement 40% de la population à un accès à une eau de qualité, seulement 10% à accès à un assainissement de base. L’enjeu sanitaire est énorme.

D’après le ministère de la santé, 50 % des enfants de moins de 5 ans sont atteints de diarrhées aiguës et près de 7 000 enfants de moins de 5 ans, meurent chaque année de diarrhée due à un manque d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène de base.

Les chiffres de la Banque Mondiale, par le biais du FAO montrent des réalités qui font froid dans le dos. Madagascar figure parmi les pays au monde où la malnutrition chronique se ressent le plus. La sous-alimentation touche 35 % des habitants.

Les statistiques montrent qu’un enfant de moins de cinq ans sur deux est affecté par le retard de la croissance provoquée par la malnutrition chronique.

La situation est particulièrement alarmante dans les régions du Sud de Madagascar où le réchauffement climatique a accentué la sécheresse. Près d’un million de personnes sont  considérés comme étant en situation d’urgence alimentaire par le programme alimentaire mondiale (PAM) comme le montre cette carte de la FAO et cette vidéo de France Télévision.

Un ancrage local social et institutionnel

Trans-Mad’Développement conduit des programmes reposant sur une capitalisation d’expérience, produit de 20 ans d’actions à Madagascar.

Un service payant se doit de satisfaire les usagers tout au long de la journée. Une baisse de pression dans le réseau aux heures de pointe ou l’assèchement des puits en saison sèche peut inciter les populations à retourner aux points d’eau  traditionnels. Toutes les études techniques (mesures débit, relevés topographiques, modélisations hydrauliques, dimensionnement des ouvrages, plans de génie civil…) sont effectuées par des ingénieurs expérimentés.

A Madagascar, les communes sont les maîtres d’ouvrages des infrastructures d’hydraulique publiques. Cela implique que la commune à la responsabilité de choisir la solution technique la mieux adaptée, de rechercher les financements, de faire réaliser l’ouvrage, de suivre les travaux, de réceptionner et contrôler l’ouvrage et d’organiser son exploitation et sa gestion. Celles-ci ne disposent pas encore de toutes les compétences ni des moyens nécessaires pour remplir ce rôle et c’est pourquoi TMD se positionne donc en appui à la maîtrise d’ouvrage pour la création de service public communal de l’eau.

La viabilité économique des systèmes d’alimentation en eau doit être assuré par un recouvrement complet des coûts d’exploitation et de renouvellement des équipements. TMD élabore pour chaque système d’alimentation en eau un « business plan » et propose alors les modes de gestion les plus appropriés à chaque contexte.

Le succès d’un projet d’eau et d’assainissement amélioré dépend très étroitement du niveau de conscience que les bénéficiaires ont de l’impact de leurs pratiques quotidiennes sur leur santé. Les actions d’IEC sont pratiquées tout au long du projet par des associations locales compétentes connaissant les us et coutumes des bénéficiaires (enquêtes ménages, assemblée générale, écoles…).

Les projets d’hydraulique doivent également appuyer l’émergence des opérateurs privés du secteur de l’eau et de l’assainissement. Pour se faire Trans-Mad’Développement collabore à tous les niveaux avec les entreprises malgaches du secteur : réalisation des forages, travaux BTPhydraulique, actions d’IEC, gestion et exploitation des systèmes d’alimentation en eau, aménagement des bassins versants…permettant ainsi d’élaborer un listing des entreprises locales compétentes.

Une collaboration étroite est établie avec les pouvoirs publics décentralisés (Régions et communes) et étatiques (Ministère de l’eau et directions déconcentrées) afin d’assurer un ancrage institutionnel fort et d’accompagner ces entités dans leur nouveau rôle.

Apporteurs d’eau au Sud

Dans le Sud de Madagascar  frappé par la sécheresse et l’insécurité alimentaire, Trans-Mad’Développement a engagé  depuis plusieurs années un programme avec une approche globale des questions hydriques tels que l’accès à l’eau domestique, à l’irrigation, à l’hygiène et à l’assainissement.

Le programme « Plein Sud » (2011-2014) et le programme « Plein Sud II » (2016-2018) ont permis d’implanter 2 réseaux d’adduction d’eau potable dans la Commune rurale d’Itampolo, district d’Ampanihy, Région d’Atsimo-Andrefana (Sud-Ouest).  Ce sont deux forages équipés de pompes solaires immergées et 2 réservoirs de 10 m3 qui alimentent une distribution de 16 bornes fontaines lignagères et 81 branchements domiciliaires privés au profit des 6 500 habitants du centre bourg d’Itampolo et du quartier périphérique de Matangy.

Les besoins domestiques en eau potable étant satisfaits, Transmad a engagé des activités de valorisation d’eau de production à travers un partenariat avec le PAM en vu d’animer et de développer une agriculture familiale et/ou communautaire à travers des jardins de cases et des petits périmètres irrigués (PPI). Une association composée de près de 300 paysans, animée par les équipes du PAM et de Transmad, développe ainsi un PPI d’un hectare et une trentaines de jardins de case grâce à la ressource en eau nouvellement disponible.

Au début de l’année 2018, Transmad implante « Plein Sud III » dans le village d’Efoetse, carrefour commercial situé à 80 km d’Itampolo, sur la route côtière du Sud-Ouest. Contrairement à Itampolo dont la ressource en eau est conduite et protégée des intrusions salines dans un aquifère calcaire, le contexte hydrogéologique d’Efoetse (aquifère en grès tendre et grès durs perméables aux remontées salines) produit une eau saumâtre de l’ordre de 3 à 4 grammes de sel par litre d’eau là ou l’OMS prescrit 0,2 g/l pour l’eau potable. La solution retenue dans une région ou l’énergie solaire est largement disponible (340 jours de grand soleil par an) est la technologie du dessalement solaire par osmose inverse.  Une première unité est en cours d’installation avec l’appui de l’incubateur

« Elemental water makers » et permettra de produire 20 m3 par jour.

Le projet « Apporteurs d’eau » consiste à répliquer le processus et la « succès story » de « Plein Sud » à 3 villages côtiers « carrefours » supplémentaires ; le village d’Androka, le village de Besely et le village d’Anja-Belitsaka. Il s’agira de retenir la solution solaire pour le dessalement au besoin et d’explorer les potentialités d’électrification rurale articulés à la production électrique des besoins hydrauliques. Les objectifs sont de développer une plus grande résilience des populations du Sud aux chocs occasionnés par les sécheresses, de favoriser un développement socio-économique et d’améliorer la sécurité alimentaire à travers la mise en œuvre d’une approche basée sur l’usage multiple de l’eau : eau potable, irrigation à petite échelle et élevage.

Apporteurs d’eau au Nord

Dans la région du Sambirano au Nord-Ouest de Madagascar, territoire de production du Cacao, Trans-Mad développement mène également un programme d’amélioration de l’accès à une eau de qualité, à l’hygiène et à l’assainissement.

La région Sambirano située dans le Nord-Ouest de Madagascar est réputée pour sa culture de cacao. Les producteurs de cacao sont regroupés en coopératives et travaillent en partenariat avec le Rainforest Alliance et le Conseil Général de l’Oise dont l’objectif est de restructurer la filière cacao durable afin d’améliorer les conditions de vie des producteurs et permettre une augmentation de leurs revenus.  Afin d’y parvenir, l’une des conditions d’obtention de la certification « agriculture durable » de Rainforest Alliance est l’accès à l’eau potable des personnes travaillant ou vivant sur le territoire. Dans le même temps, les villageois ont exprimé leur besoin en eau potable.  C’est ainsi que l’AFDI Picardie, partenaire de ces coopératives, a commandé une étude de faisabilité sur l’adduction en eau potable dans cette zone. L’étude a été réalisée en 2014 par Trans-Mad’Développement (TMD). Le projet  ainsi défini a reçu le financement de l’Agence de l’Eau Seine Normandie et du Conseil Général de l’Oise et dont la réalisation a été confiée à TMD. .

Lancé en 2015, le programme Plein Nord vise à la création de 9 systèmes d’alimentation en eau potable distincts et autonomes  et à la mise en place d’un système de gestion et d’exploitation intercommunal collectif et mutualisé.

Enjeu sanitaire majeur, des actions de sensibilisation et d’animation accompagnent la réalisation d’un ensemble de latrines permettant l’accès à des structures d’assainissement de base

Le projet « Apporteurs d’eau » consiste à répliquer le processus et la « succès story » de « Plein Sud » à 3 villages côtiers « carrefours » supplémentaires ; le village d’Androka, le village de Besely et le village d’Anja-Belitsaka. Il s’agira de retenir la solution solaire pour le dessalement au besoin et d’explorer les potentialités d’électrification rurale articulés à la production électrique des besoins hydrauliques. Les objectifs sont de développer une plus grande résilience des populations du Sud aux chocs occasionnés par les sécheresses, de favoriser un développement socio-économique et d’améliorer la sécurité alimentaire à travers la mise en œuvre d’une approche basée sur l’usage multiple de l’eau : eau potable, irrigation à petite échelle et élevage.